Tout le monde peut être malade. Il faut laisser la maladie suivre son cours. Mais la motivation, le contexte organisationnel, les relations de travail et le « fonctionnement » du travail poussent ou non à rester chez soi. Une absence n'est pas l'autre : il convient de distinguer les absentéismes blanc, gris et noir.
Les organisations doivent gérer différentes formes d'absences. L'absentéisme blanc est une absence pour raison médicale. Les collaborateurs sont malades et restent chez eux, sur prescription d'un médecin. L'absentéisme noir est la situation frauduleuse inverse : les collaborateurs se disent malades et restent chez eux, sans raison médicale. Un exemple classique : ils restent chez eux pour garder un enfant malade. Absence illégale, mais aussi assez exceptionnelle (environ 5 %).
L'absentéisme gris représente une forme plus délicate. Il est aussi le plus fréquent (environ 70 % des cas). Il repose certes sur une raison médicale, mais la nécessité réelle d'une incapacité de travail totale reste floue. Autrement dit, le comportement joue ici un rôle. Souvent, ce type d'absence est dû à des aspects du travail qui ne sont pas idéaux, comme des tensions sur le lieu de travail.
Mais certains facteurs externes provoquent aussi des plaintes psychiques, qui entraînent à leur tour une absence au travail. Les collaborateurs qui rencontrent des difficultés financières peuvent être nerveux, ruminer ou souffrir d'insomnies. Ils risquent alors de ne pas en parler sur leur lieu de travail, voire de ne pas s'en rendre compte. Le cas échéant, ils tentent de trouver une solution, mais s'ils n'y parviennent pas, ils sombrent dans les problèmes.
L'employeur peut toutefois jouer un rôle de conciliateur dans ce type de situation. Il peut proposer un début de solution ou renvoyer vers une aide (personne de confiance, médecin d'entreprise, psychologue…). En tant que dirigeant, vous devez signifier clairement aux collaborateurs qu'ils peuvent aussi parler de problèmes qui, de prime abord, ne sont pas liés au travail, comme des problèmes d'ordre privé.
Pour lutter efficacement contre l'absentéisme gris, le management et les dirigeants doivent rester vigilants en cas de changements de comportement. Vous pouvez rectifier la situation rapidement si vous décelez les signaux à temps et engagez la conversation.
Changement de comportement : comment reconnaître les signaux ? | |
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Réflexion | La personne est moins inventive, a moins le sens de l'humour et rumine |
Sentiment | Elle se fait du souci, se sent seule et a des sautes d'humeur |
Comportement | Elle fait davantage d'erreurs, chicane et est agitée ou indécise |
Travail | Elle est plus souvent absente, prend plus de congés et est moins motivée |
Augmentation des plaintes physiques | Elle a mal à la nuque et/ou à la tête et est sensible aux refroidissements |
Il est souvent intéressant de prévoir une formation pour les responsables. Ils pourront ainsi faire preuve d'empathie et se préparer à réagir correctement.
L'absentéisme rose ou présentéisme constitue la dernière catégorie. Les collaborateurs sont trop malades pour venir travailler, mais sont malgré tout présents. C'est également néfaste : ils ne sont très probablement pas (suffisamment) productifs, leur maladie risque de s'aggraver et de se propager à d'autres collègues si elle est contagieuse.
La marge de décision des collaborateurs joue un rôle en cas d'absentéisme noir, gris ou rose. De bonnes pratiques internes, une ambiance de travail agréable et une politique d'absentéisme claire sont essentielles pour encourager les collaborateurs à bien réfléchir avant de se porter (ou non) malades. L'envoi d'un médecin-contrôle peut également relever le seuil d'absentéisme.
On distingue non seulement plusieurs types d'absentéismes, mais leur durée peut aussi varier :
En tant qu'employeur, c'est à vous de déterminer où se situe la limite des « absences fréquentes ». On se base souvent sur trois absences par an. En effet, les absences de courte durée répétitives peuvent indiquer la présence de plaintes physiques ou psychiques sous-jacentes ou annoncer une absence de longue durée imminente.
Il faut dès lors non seulement aborder le sujet de l'absentéisme, mais aussi prendre une importante mesure préventive en vérifiant la motivation des collaborateurs. Voici d'autres éléments déclencheurs courants pour les absences fréquentes de courte durée :
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